Notre Histoire

Une recrudescence des faits de violences intrafamiliales déclarés auprès des services denquête.

En France, les différents mouvements de libération de la parole, les travaux des associations et structures telles que la Ciivise (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants) et l’amélioration de l’accueil des victimes par les enquêteurs, ont entraîné une augmentation du nombre de plaintes pour violences.

 

La plus forte hausse concerne les plaintes pour violences intrafamiliales (+16 % en 2021, soit une augmentation de 90 % pour les violences sur mineurs et de 35 % pour les violences sur majeurs, depuis 2016)¹. Les chiffres ne sont pas meilleurs pour 2022, selon le bilan communiqué en septembre 2023 par le ministère de l’Intérieur : 184 100 victimes de violences intra familiales, dont 83% sont des femmes, ont été enregistrées, soit une hausse de 17 %. Mais lorsqu’on se confie à son avocat, qu’on est auditionné par un policier ou un magistrat, qu’on assiste à une audience en tant que témoin, victime ou proche, le constat est simple : c’est toujours une épreuve et une source de stress plus ou moins intense. Et cette épreuve s’ajoute au(x) traumatisme(s) déjà subi(s).

 

Le recours au chien dassistance judiciaire, une innovation venue doutre-Atlantique…

Pour cette raison depuis 2008 aux Etats Unis, et 2016 au Canada, des chiens spécialement sélectionnés et éduqués, (appelés les Chiens d’Assistance judiciaire « CAJ »), accompagnent les victimes d’infractions pénales lors des différentes étapes des procédures judiciaires, pour les apaiser par leur présence rassurante.

 

…Inédite en Europe.

En France, un programme-test financé par la Fondation Adrienne et Pierre Sommer a été introduit en 2019 au tribunal de Cahors grâce à un procureur de la République précurseur, Frédéric Almendros. C’est ainsi que Lol, un labrador noir éduqué par l’association Handi’Chiens a apporté un soutien émotionnel à une trentaine de personnes, âgées de 3 à 90 ans, durant la première année de son affectation.

Le succès du dispositif a conduit le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, à le généraliser en signant le 10 février 2023 une convention avec la SPA, l’association Handi’Chiens et la Fédération France Victimes. L’objectif est de fournir aux juridictions volontaires, un Chien d’Assistance Judiciaire par département dans un délai de 2 ans.

C’est bien, mais c’est peu confronté à la réalité du terrain (160 000 enfants victimes chaque année en France de violences sexuelles selon la Civiise, pour ne citer qu’un seul chiffre)². Et rien n’est prévu pour les avocats par exemple, alors qu’ils sont les professionnels du droit les plus proches des justiciables. 

Lassociation Les chiens de justice complète le dispositif prévu par le ministère de la Justice.

Notre association a mission principale d’aider les victimes à se souvenir, à communiquer et à être écoutées. Il s’agit de contribuer à la manifestation de la vérité pour favoriser la bonne issue des procédures. Il s’agit aussi de concourir à la réparation et à la reconstruction des victimes.

Cette mission, nous la remplissons en utilisant la médiation par l’animal (autrement désignée, médiation animale), méthode qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux domaines (psychiatrie, éducation nationale, hôpitaux et centres de soins spécialisés, lieux de détention…). L’animal ressent les émotions de la personne et agit en conséquence lors de ce qu’on appelle les « séances » de médiation animale. Véritable éponge émotionnelle, le chien sera le trait-d’union entre la victime appelée « bénéficiaire » et son référent appelé  » l’intervenant en médiation animale ». 

 

La seule présence du chien est tranquillisante.

Durant les séances, le chien obéit aux consignes de l’intervenant, mais peut également prendre des initiatives (poser sa tête sur les genoux d’un enfant qui pleure ou se coucher à ses pieds), toujours sous le contrôle de l’intervenant. Celui-ci guide son travail, parfois au travers d’activités ludiques ou sensorielles. Les séances sont de courte durée, peuvent concerner plusieurs bénéficiaires en même temps et se passent dans une salle fermée en règle générale. Elles ont pour but de créer une relation de confiance entre le chien médiateur et le bénéficiaire.

Enquêteurs, magistrats, avocats s’appuieront sur ce lien de confiance pour remplir leurs rôles respectifs dans des conditions optimales sur le plan émotionnel.

 

Un accompagnement dès le premier rendez-vous avec un professionnel de la justice.

Nous assurons, avec nos chiens médiateurs, l’assistance aux victimes de violences les plus vulnérables :

  • Femmes,
  • Mineurs,
  • Personnes porteuses de handicap,
  • Personnes âgées,
  • Personnes LGBT

À l’occasion de leur parcours judiciaire, dès le stade du premier rendez-vous chez un avocat, un auditeur d’enfant, un administrateur ad hoc.

Des chiens de famille qui sont aussi des chiens de travail.

La mission de ces chiens est identique à celle des « CAJ ». Mais, ce sont des chiens de famille, de toutes races, qui travaillent systématiquement en équipe avec l’humain avec lequel il partage la vie quotidienne. Eux aussi présentent naturellement des qualités d’empathie avec l’Homme, sont spécialement formés et capables de répondre à des consignes précises.

Quelle est notre ambition ?

L ’Association Les chiens de justice s’est fixé pour objectif de faire connaître la pratique de la médiation par l’animal et de la développer auprès des acteurs et des auxiliaires de justice au sens large :

  • Avocats,
  • Greffiers,
  • Magistrats
  • Experts judiciaires,
  • Gendarmes,
  • Policiers
  • Personnel des associations, organismes et services de l’État, dédiés à la protection et à la prise en charge des victimes

Nous agissons concrètement sur 3 plans :

– en effectuant des séances au profit de victimes particulièrement démunies et vulnérables,

– en proposant diverses formations destinées à éduquer de futurs chiens médiateurs avec leur référent, par ailleurs professionnel de la justice,

– en sensibilisant tous les professionnels concernés, mais aussi le public, au « LIEN » entre les violences intrafamiliales et les violences aux animaux domestiques par des interventions dans des lieux aussi divers que les établissements scolaires, les locaux des services d’enquêtes, les centres de formation d’avocats…ainsi que des prises de parole lors de colloques, des publications sur les réseaux sociaux et dans les médias, l’organisation d’ateliers et de séminaires…

 

LAssociation Les chiens de justice œuvre dans le respect de lanimal.

 

Nous mettons un point d’honneur à nous soucier du bien-être des chiens médiateurs et à tout mettre en œuvre pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Les formations que nous proposons reposent, sans exception, sur des méthodes bienveillantes basées sur le renforcement positif.

 

Notre Association sintéresse aux nouvelles formes de règlement des conflits.

 

Le recours à la médiation par l’animal est parfaitement envisageable dans le cadre de la pratique des Modes Alternatifs de Règlement des Différends, désignés sous l’acronyme MARD, ainsi que de la justice restaurative.

 Sources :

¹ Communiqué de presse publié le 28/02/2023 par le ministère de l’intérieur sur son site interieur.gouv .fr

² « Violences sexuelles faites aux enfants : on vous croit » Rapport public de la Ciivise du 17 novembre 2023 consultable sur son site internet.